MARC BOUCHEROT, le charbonneur de lâart contemporain
Gilles Panzani, naturaliste et commissaire, Rudy Ricciotti, Carine, Samir, Frank, Steve, Julien, Laurent, Walter, Nicolas, Nono, Leila, Didier, Lûana et Jules
Présentent :
Port Mior : Ă Tous les Travailleurs Qui Ont RĂȘvĂ© dâOr. Cassis, 2022-2023
PremiĂšre intervention monumentale et sauvage en plein cĆur du Parc National des Calanques. Soleil sans ombre, topographie fracassĂ©e, pas dâeau, pas de pied, pas de subvention, 40 degrĂ©s, 25 kgs Ă transporter tous les jours dans la colline et seulement quelques semaines pour faire briller lâor des CalanquesâŠ
Ăcoutez ! Port Mior câest une exposition Ă ciel ouvert et câest un coup fumant. Câest un fait divers et câest de lâHistoire. Câest un roman Ă©pique et un film. Câest Fitzcarraldo et le gĂ©nĂ©ral Suter. Câest une histoire vraie. Câest la plus belle histoire du monde. Câest lâhistoire de la dĂ©couverte de lâor aÌ Port Miou. Lâhomme qui a dĂ©clenchĂ© la ruĂ©e vers lâor des Calanques de 2022, 23, 24, 25. C âest lâhistoire du premier artiste français qui a Ă©tĂ© ruinĂ© par sa dĂ©couverte de lâor et que lâor a rendu fou : Marc Boucherot.
« Qui veut de lâor ? Qui veut repeindre la montagne en or ? » Boucherot ne savait pas que câĂ©tait impossible alors il lâa fait.
Vingt ans aprĂšs âLâAttaque du Petit Trainâ et âLa Vie en Roseâ Boucherot sâattaque au Parc National des Calanques et rend hommage Ă tous les travailleurs qui ont rĂȘvĂ© dâor dans les carriĂšres et ailleurs.
« Quand jâaurai fini, je vous donnerai tout mon or, lâor qui vous revient, de lâor juste, de lâor Ă©purĂ©. Lâor de Dieu. »
Dans la calanque qui n’existe pas, Boucherot s’invente un travail qui n’existe pas, pour un salaire qui n’existe pas non plus.
Le travail de Boucherot aÌ Port Mior, câest aussi un type de rapport aÌ soi et aux autres. C’est l’inverse du calcul qui ne sâavoue pas, ouÌ lâon cherche aÌ se faire la nique en blaguant, ouÌ lâon sâentre-utilise en sâentre-flattant, cette texture de rapports et dâeÌtres fuyants, attacheÌs, en fin de compte, aÌ rien ni aÌ personne, redoutant dâeÌtre fixeÌs sur quelque point que ce soit, redoutant par-dessus tout dâavoir un avis trop trancheÌ, de se faire des ennemis, de rater des opportuniteÌs, ayant des preÌfeÌrences et des opinions, mais ni amour ni haine, ignorant toute fideÌliteÌ, y compris aÌ soi-meÌme, et fuyant toute explication, toujours, ayant pour caracteÌre propre de nâen avoir pas, tramant mille strateÌgies en guise dâexistence, dont la parole ne vaut rien, et qui se croient ruseÌs. Il y a de la glace dans cette tieÌdeur-laÌ. Ce quâil faut avoir froid, au fond de soi, pour aspirer aÌ eÌtre si cool ! Ce type de rapport aÌ soi, au monde et aux autres, ce type humain est un produit du verrouillage de tout. Aucun reÌchauffement climatique ne rendra habitable cette banquise humaine. Il est temps de se remettre aÌ pratiquer l’art du deÌbordement contre lâimmense dispositif narcotique et lâanti-incarnation en marche.
Cette performance sera le fruit dâune rĂ©flexion menĂ©e durant lâimmersion Ă Port Miou et en concertation avec la Capitainerie. Conçue comme lâaboutissement de cette rĂ©sidence informelle, l’action vise Ă produire un Ă©vĂ©nement capable de devenir Ă son tour une lĂ©gende, une histoire, de celle quâon voudra rĂ©pĂ©ter, de celle quâon voudra raconterâŠ